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Aram Khatchatourian

Aram Khatchatourian
Aram Khatchatourian en 1971

Les racines caucasiennes d'Aram Khatchatourian

Une enfance baignée de folklore

Né le 24 mai 1903 à Tiflis (l'actuelle Tbilissi en Géorgie), Aram Khatchatourian grandit dans un véritable creuset culturel. Imaginez un instant le jeune Aram, bercé par les chansons que sa mère lui fredonnait et captivé par les musiciens de rue.  Il racontait souvent comment les fêtes populaires, les rites et les événements de la vie quotidienne étaient toujours accompagnés de musique. Cette immersion dans le folklore arménien, azéri et géorgien a profondément influencé son style musical, lui permettant de créer un pont unique entre tradition et modernité. Ces premières expériences musicales ont profondément marqué son âme d'artiste, façonnant une sensibilité unique qui allait plus tard imprégner toute son œuvre.


L'éveil d'un talent prodigieux

Savez-vous que Khatchatourian n'a commencé ses études musicales formelles qu'à l'âge de 19 ans ? C'est un parcours plutôt atypique pour un compositeur de son envergure ! Pourtant, son talent s'est rapidement révélé. En 1932, son "Trio pour clarinette, violon et piano" attire l'attention de nul autre que Prokofiev, qui le fait jouer à Paris. Quelle consécration pour un jeune musicien !


L'ascension fulgurante d'un compositeur soviétique

Le ballet, terrain de jeu favori d'Aram Khatchatourian

Aram Khatchatourian s'est particulièrement illustré dans le domaine du ballet. Il a été le premier compositeur en Union soviétique à intégrer la musique moderne dans le ballet classique. Son chef-d'œuvre "Gayaneh", créé en 1942, en est l'exemple parfait.


Mais savez-vous que la célèbre "Danse du sabre", tirée de ce ballet, a connu un succès fulgurant aux États-Unis en 1948 ? Cette pièce endiablée, inspirée d'une danse de mariage arménienne, a littéralement conquis le public américain. On peut imaginer la surprise de Khatchatourian face à cet engouement inattendu de l'autre côté du rideau de fer ! Imaginez la surprise du compositeur soviétique en apprenant que sa musique résonnait dans les juke-box américains ! Cette anecdote illustre parfaitement le pouvoir universel de la musique, capable de transcender les frontières politiques en pleine Guerre froide.


Un compositeur engagé dans son époque

Khatchatourian n'était pas qu'un simple musicien, il était aussi profondément impliqué dans la vie culturelle et politique de son pays. Député au Soviet suprême, il incarnait le compositeur "officiel" de l'Union soviétique.


Mais ne vous y trompez pas, son engagement n'était pas que de façade. En 1943, lorsqu'il reçoit le prix Staline pour "Gayaneh", Khatchatourian fait un geste qui en dit long sur sa personnalité : il refuse l'argent du prix et demande qu'il soit utilisé pour fabriquer un char. En pleine Seconde Guerre mondiale, ce geste patriotique illustre parfaitement la conscience sociale du compositeur.


L'héritage musical d'Aram Khatchatourian

Un style unique, mélange de tradition et de modernité

Ce qui rend la musique de Khatchatourian si captivante, c'est son habileté à marier les traditions folkloriques du Caucase avec les techniques de composition modernes. Dans son article de 1952 "Ma conception des éléments populaires en musique", il explique :

"J'ai grandi dans une atmosphère riche en musique populaire : les fêtes populaires, les rites, les événements joyeux et tristes dans la vie du peuple sont toujours accompagnés de musique, des airs vifs des chansons et danses arméniennes, azéries et géorgiennes, réalisés par des ashiks et des musiciens."

Cette fusion unique donne à sa musique une saveur particulière, à la fois familière et exotique. N'est-ce pas fascinant de voir comment les souvenirs d'enfance peuvent nourrir une œuvre aussi riche et variée ?


Une influence durable sur la musique classique

L'influence de Khatchatourian s'étend bien au-delà de son époque et de son pays. Son style coloré et rythmique a inspiré de nombreux compositeurs après lui. Et que dire de l'utilisation de sa musique dans la culture populaire ? La "Danse du sabre" a été reprise dans d'innombrables films, publicités et même jeux vidéo !


Mais l'anecdote la plus savoureuse concerne peut-être la composition de "Gayaneh". Khatchatourian raconte : "J'habitais à Perm au 5ème étage de l'hôtel Central. Quand je me souviens de cela, je pense encore et encore combien c'était difficile pour les gens. L'avant avait besoin d'armes, de pain, de tabac… Et de l'art – de la nourriture spirituelle, tout le monde avait besoin – à l'avant et à l'arrière. Et nous, artistes et musiciens, l'avions compris et nous avons donné toute notre force. J'ai écrit environ 700 pages de la partition de Gayaneh en six mois dans une chambre d'hôtel froide, où il y avait un piano, un tabouret, une table et un lit."

Imaginez un instant Khatchatourian, travaillant d'arrache-pied dans cette chambre spartiate, créant l'une des œuvres les plus vibrantes et colorées du répertoire classique. N'est-ce pas là une belle leçon sur le pouvoir de la créativité face à l'adversité ?


Aram Khatchatourian reste une figure fascinante de la musique classique du XXe siècle. Son parcours unique, son style inimitable et son engagement profond en font un compositeur dont l'œuvre mérite d'être redécouverte encore et encore. Alors, la prochaine fois que vous entendrez les premières notes de la "Danse du sabre", fermez les yeux et laissez-vous transporter dans l'univers riche et coloré d'Aram Khatchatourian, ce génie arménien qui a su conquérir le monde avec ses mélodies envoûtantes.

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